Le président de la fondation qui porte son nom France Botela et analyste politique a lancé un message fort à la jeunesse congolaise.
Mes chers frères et sœurs,
Nous avons tous regardé avec douleur ce qui s’est passé mardi 09 septembre, lorsque notre sélection nationale des léopards de la RD Congo a subi à domicile au Stade des Martyrs de la Pentecôte à Kinshasa, une défaite face aux Lions de la Teranga du Sénégal, match comptant la 8ème journée des éliminatoires de la Coupe du Monde 2O26.
Nous savons combien le peuple congolais avait placé son espoir dans cette rencontre.
Après tant de souffrances, tant de luttes et tant de privations, cette qualification aurait apporté un peu de joie, un souffle de fierté et un moment de célébration collective. Mais dans le football comme dans la vie, il y a des victoires et des défaites. Et cette fois-ci, nous nous sommes retrouvés du côté le plus douloureux.
À nos joueurs, nous disons merci. Merci d’avoir tout donné, d’avoir porté haut nos couleurs, et d’avoir permis au peuple congolais de rêver jusqu’à ce niveau. Oui, nous avons perdu une bataille, mais nous n’avons pas perdu la guerre. Ce n’est pas un échec définitif, c’est une leçon. Chaque défaite est une graine plantée pour une victoire future. Nous leur demandons donc de garder la tête haute, de relever le moral, et de transformer cette blessure en énergie nouvelle.
L’histoire du football, comme celle des nations, s’écrit avec des hauts et des bas et ce n’est jamais la fin tant que l’on continue de se battre. Toujours aller de l’avant, toujours derrière nos Léopards !
Mais aujourd’hui, mon message va au-delà du sport. En tant que jeune leader, en tant que jeune congolais, je viens lancer un appel puissant à toute la jeunesse congolaise. Parce que ce que nous avons vu après le match nous interpelle tous. Oui, nous avons le droit d’exprimer notre colère. Oui, nous avons le droit d’exprimer notre mécontentement. Mais mes frères, mes sœurs, détruire ce que nous avons construit avec tant de peine n’est pas la voie.
Casser nos infrastructures, brûler nos stades, saboter nos espaces communs et autres n’apportera ni justice ni changement. Cela ne fait que nous affaiblir encore plus.
La jeunesse congolaise n’est pas une jeunesse de médiocrité. Nous ne sommes pas une jeunesse de “Kuluna”. Nous sommes une jeunesse d’avenir, une jeunesse de Grandeur, une jeunesse appelée à bâtir un Congo fort et puissant.
Si nous voulons montrer au monde que nous sommes différents, cela doit commencer par notre manière d’aimer et de protéger notre pays. On ne détruit pas la maison où l’on vit. On ne brûle pas le lit où l’on dort. Parce qu’après la colère, vient toujours le retour à la conscience, et là nous réalisons que nous avons seulement détruit nos propres richesses, nos propres opportunités.
Imaginez un instant : si nous transformions cette énergie de colère en énergie de construction. Si au lieu de briser un stade, nous en bâtissions deux. Si au lieu de faire peur aux joueurs qui voudraient représenter notre drapeau, nous leur donnions envie, par notre unité, de se battre encore plus pour nous. C’est cela la vraie révolution de la jeunesse congolaise. Ce n’est pas la destruction, c’est l’élévation.
Mes frères et sœurs, l’Afrique et le monde entier nous regardent. Que voulons-nous leur montrer ? Une jeunesse perdue dans la haine, ou une jeunesse consciente, disciplinée, qui transforme la douleur en force ? Nous devons choisir.
Parce que nous sommes les gardiens de l’avenir du géant Congo. Si nous échouons à aimer et protéger ce que nous avons, alors qui le fera à notre place ?
Aujourd’hui, j’élève la voix pour dire haut et fort :
La jeunesse congolaise est Grande. La jeunesse congolaise est courageuse. La jeunesse congolaise est l’espoir. Nous avons le pouvoir d’écrire une nouvelle page, pas seulement dans le football, mais dans l’histoire de notre pays. Un Congo fort n’est pas bâti par des mains qui détruisent, mais par des cœurs qui croient, par des esprits qui s’élèvent, et par une jeunesse qui refuse de se résigner.
Alors oui, nous avons perdu un match. Mais nous n’avons pas perdu notre dignité. Nous n’avons pas perdu notre avenir. Un jour viendra où nous crierons victoire, et cette victoire aura encore plus de valeur parce qu’elle sera née de nos épreuves, de notre discipline et de notre unité.
Le Congo a besoin de chacun de nous. Pas demain. Pas après-demain. Mais aujourd’hui. Levons-nous. Aimons notre pays. Protégeons-le. Et faisons briller cette flamme qui ne s’éteindra jamais : celle d’un peuple indestructible, d’une jeunesse consciente, et d’un Congo qui avance vers sa grandeur. Toujours en avant les Léopards. Toujours en avant le Congo.
Glody MBIYAVANGA